État Plasma
Duo avec Gabriel Fortin
Espace Parenthèses (Cégep de Sainte-Foy, Québec)
EXPOSITION 19 septembre au 11 octobre 2024















Au-delà des trois états classiques de la matière – solide, liquide ou gazeux –, il en existe un quatrième appelé plasma et qui est le plus répandu dans l’univers. On le trouve naturellement dans le vent solaire, les étoiles, les éclairs ou encore l’ionosphère terrestre, où il joue un rôle significatif dans la propagation des ondes électromagnétiques.
Premier projet commun des artistes Gabriel Fortin et Mariane Tremblay, État Plasma prend la forme d’une installation rétrofuturiste cultivant l’aura de mystère qui entoure encore aujourd’hui une mission secrète américaine menée dans les années 1980 à Sainte-Hedwidge au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Des théories du complot ont émergé des suites de la présumée création par une navette d’un énorme trou dans l’ionosphère de la région, dans le but d’améliorer une étude sur la transmission de fréquences. Selon certaines croyances, cette mission secrète aurait eu pour objectif secret de contrôler l’esprit humain et été à l’origine d’une hausse de cancers du cerveau dans la région, due à cet énorme trou dans le ciel directement au-dessus de nos têtes.
« Des antennes installées près d’une maison de campagne à Sainte-Hedwidge-de-Roberval captaient les émissions d’EBF [extrême basse fréquence et ultra-basse fréquence].[1] » Les artistes ont alors imaginé cette expérience dissimulée sur une ferme banalisée, capté des structures étranges érigées dans le paysage et enquêté sur les lieux de Sainte-Hedwidge. Les deux univers de Gabriel et Mariane se rencontrent ici dans une curiosité commune pour l’intangible et l’inexpliqué, qui résident dans l’expression « c’est arrivé près de chez vous ».
Fascinés par cette faculté de l’humain à donner du sens à des synchronicités et à interpréter des symboliques, les artistes ont visité les potentiels poétiques de l’imperceptible pour sonder nos perceptions établies de la réalité, de la connaissance et de la vérité. Au moyen de composantes visuelles et sonores à la fois familières et énigmatiques, le projet se teinte d’un spectre électromagnétique en associant l’imaginaire scientifique à une expérience artistique de manipulation de l’invisible.
[1] Source : https://www.journaldemontreal.com/2020/01/18/un-trou-dans-lionosphere-au-dessus-du-quebec-pourquoi, Normand Lester, journaliste scientifique et co-auteur du roman policier québécois à saveur scientifique Verglas (2006).
Artiste au parcours interdisciplinaire, Gabriel Fortin œuvre en arts visuels et en cinéma. Ses courts-métrages et vidéos d’art ont voyagé autant à l’international qu’à travers le Québec. Ses œuvres en arts visuels ont été présentées dans des expositions individuelles et collectives au Québec et au Nouveau-Brunswick. Par la mise en perspective d’archétypes sociaux et de symboles de culture populaire, Gabriel Fortin incite le regardeur à réfléchir à sa propre condition et à la place qu’il occupe dans le monde. Ses œuvres portent en elles quelque chose de fataliste et posent, par le biais du contraste et de la rupture, du décalage et de l’ambivalence, les bases d’un questionnement sur les jugements de valeurs. Il détient un baccalauréat interdisciplinaire en art et une maîtrise en art de l’Université du Québec à Chicoutimi.
Ce projet a été rendu possible grâce au soutien financier du Conseil des arts et des lettres du Québec et de la MRC du Fjord-du-Saguenay, dans le cadre de l’Entente de partenariat territorial entre les collectivités du Saguenay-Lac-Saint-Jean 2020-2021 et 2021-2022. Les artistes tiennent à remercier Espace Parenthèses, le Centre SAGAMIE, le centre de production en art actuel TOUTTOUT, Gabriel Brochu-Lecouffe, Magali Baribeau-Marchand, Jet Sable Industriel FL, ainsi que Mellisha Dawe. Que toutes les autres personnes ayant pris part ou permis la réalisation de ce projet trouvent ici l’expression de leur gratitude.